De la sensibilité du voisinage

Comme je (rerererere)lisais The Lord Of The Rings, je me suis dit que ce serait sympa d'écouter "Celtic Sounds" (merci oink.uk) ou alors "A day without rain". Souvenez-vous, la semaine dernière, c'était l'été... Alors pour écouter dans le jardin (et couvrir les boum-boum technoïdes du jeune voisin -un autre, probablement), je poussais le volume sur la chaîne qu'Adam a généreusement mise à la disposition de notre communauté (puisque Frau Proprio avait récupéré les belles enceintes et le tourne-disque).
Bon, soyons honnêtes, question suspense, c'est moyen. N'empêche qu'après moult relectures, ce bouquin reste par passages haletant, et puis l'on souhaite vite passer telle partie pour parvenir aux péripéties suivantes, parce que ah oui que se passait-il déjà?
...Sauf que la fin, c'est une arnaque. Surtout les appendices, qui laissent à penser qu'il reste une cinquantaine de pages alors que non; à peine une dizaine! Et puis les Grey Havens, c'est un minuscule chapitre! Alors on se retient, on ne veut pas arriver au bout des 1008 pages, on ralentit la lecture. Quand j'avais douze ans, j'écrivai quelque chose ressemblant à "que m'est triste la perte de ces compagnons d'aventure, Frodon [et oui à douze ans je lisais en français, quand même], Aragorn ou le roi Elessar, Gandalf, Sam, Galadriel, dame de Lothlorien (...)" Le choc de la saga terminée.

Et c'est là que j'admire la sensibilité de mes voisins. 23h, nous sommes dehors, sirotant un Armorik, le single malt breton -et moi, lisant leeeentement.
Et c'est là que retentirent, des fenêtres ouvertes sur la fraîcheur automnale d'une proche bâtisse, les notes douces et cristallines d'Enya, venant adoucir la mélancolie qui enfle à la lecture de l'épilogue de la belle histoire du Grand Anneau.

Donc: je suis triste et malheureuse, et cette musique languissante mais tellement appropriée n'arrange rien.


Enya - A Day Without Rain - Only Time