Où l'on apprend qu'il faut tenir son blog à jour...

...tellement les évènements influant sur l'humeur et le sentiment diffus de bien-être / mal-être sont aléatoires et inopinés.

Ainsi, quelles émotions me sont logiquement passées par la tête alors qu'après une six-centaine de kilomètres depuis Paname, après avoir déposé mes trois covoiturés sympas au S-Bahn de Stuttagrt, ayant évité de peu les bouchons me talonnant pour cause d'accidents en chaîne et d'aquaplanning, après avoir choisi la B27 pour parcourir les dernières dizaines de kilomètres jusqu'à mon home sweet home, j'écarquillais les yeux devant cette merveille de la nature? Une belle récompense et l'impression d'avoir tout juste.

Que tout s'annonce au mieux, que les huit heures de voyage (trop nombreuses pauses) (quoiqu'une pause n'est jamais un tort pour le conducteur longues distances) se devaient d'être, que l'optimisme est de mise pour tout, pour mon entretien prochain parce que je suis la meilleure gestionnaire durable de forêts qui existe, pour mes histoires de sols magnétiques remis en route, pour les retrouvailles avec mon monde...
Ephémère.
Tout est éphémère.
D'abord il fait froid ici, c'est désagréable. Autant la pluie apporte à la ville un je-ne-sais-quoi de doux, de vaporeux, de languissant, autant dans ces espaces infinis au ciel bouché elle s'obstine telle un mauvais plaisant.
Et puis ce matin j'ai reçu deux p*** de lettres de l'Arbeitsamt. La première, je peux vivre avec. C'est un rendez-vous lundi en quinze, alors que précisément je voulais être fructueusement à Paris cette semaine là. Un, deux jours de délai, soit. Mais la deuxième! Ce sont les fameux "oh mais ici il y a du travail pour tous", les ein-euro-job, mais oui même vous les non germanistes vous pigez la chose. Un euro de l'heure, je rêve, pour coller des affiches et tout, trente heures par semaine en plus, youhou 120 € par mois pour n'avoir le temps que d'enterrer sa vie?
Déprime.
Il me faut absolument ce poste, là.
Ou alors, autant perdre les droits au chômage, sans rire.

Bon allez hop, c'est pas le tout ça, mais dès le 15 juillet, j'embauche. Sinon je me pends.