Friday, December 18, 2009

Des subtilités linguistiques

Ah, l'incroyable chant lexical de la langue française, la richesse sirupeuse de ses mots à faire glisser sous les papilles, la complexité ludique de sa grammaire!
Alors que j'étais en seconde, j'eus la chance d'avoir pour prof de français une petite bonne femme époustouflante. Petite et vieille (le privilège des lycées élitistes, ceux qui ont pour profs de lettres pas mal de dinosaures poussiéreux, non mais il ne faut pas croire, j'a-do-rais mes cours de latin de 16 à 18h le vendredi soir, après avoir traîné une heure au CDI (ça s'appelait bien comme ça non? Ah les CDI, ça c'est bien aussi) à la suite de mes deux heures de cours de russe), petite et vieille disais-je, n'ayant pas forcément payé de mine au premier regard de ces tout-nouveaux tout-beaux lycéens dégingandés, elle rayonnait néanmoins d'une sorte d'aura pétillante qui illuminait nos cours de littérature. La seconde, ce n'est plus de la rigolade, finies les rédactions collégiennes dans lesquelles j'abusai d'envolées lyriques et de pathos émouvant, place à l'analyse de textes, aux résumés, aux commentaires d'obscurs sonnets ou aux dissertations préfigurant la philo, "le sage a dit, "lisez pour vivre", développez en huit copies doubles, merci".
Ah, l'incroyable chant lexical de la langue française, la richesse sirupeuse de ses mots à faire glisser sous les papilles, la complexité ludique de sa grammaire!
Alors que j'étais en seconde, j'eus la chance d'avoir pour prof de français une petite bonne femme époustouflante. Petite et vieille (le privilège des lycées élitistes, ceux qui ont pour profs de lettres pas mal de dinosaures poussiéreux, non mais il ne faut pas croire, j'a-do-rais mes cours de latin de 16 à 18h le vendredi soir, après avoir traîné une heure au CDI (ça s'appelait bien comme ça non? Ah les CDI, ça c'est bien aussi) à la suite de mes deux heures de cours de russe), petite et vieille disais-je, n'ayant pas forcément payé de mine au premier regard de ces tout-nouveaux tout-beaux lycéens dégingandés, elle rayonnait néanmoins d'une sorte d'aura pétillante qui illuminait nos cours de littérature. La seconde, ce n'est plus de la rigolade, finies les rédactions collégiennes dans lesquelles j'abusai d'envolées lyriques et de pathos émouvant, place à l'analyse de textes, aux résumés, aux commentaires d'obscurs sonnets ou aux dissertations préfigurant la philo, "le sage a dit, "lisez pour vivre", développez en huit copies doubles, merci".
La première action de ma géniale prof de français, donc (puisque je suis partie à digresser, je continue, telle Ariane, à quoi bon vouloir récupérer un fil perdu?), au lieu de nous effrayer "rhhhhhââ maintenant vous êtes en SECONDE, finie la rigolade" fut de nous faire choisir chacun un poème, de le lire devant toute la classe (oh là là!) et d'en discuter cinq-dix minutes. Riche idée!
Et puis, sa façon de nous lire l'hermétique Rabelais! De faire rouler succulemment trois fois les expressions colorées de cet humaniste bon vivant sous son palais, afin de faire revivre devant nos oreilles ébahies toute la truculence des récits pantagruéliques, l'étincelle au regard!

Je m'égare, je m'égare... à suivre.

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