Bière de garde...
..ou pas, justement.
L'été (indien) nous est (re)tombé dessus depuis quelques jours - je me demande bien à quoi à servi cette dernière semaine maussade et ses 15°C, à part faire jaillir timidement les champignons et engendrer rhumes à foison. Comme aujourd'hui le ciel n'est plus bleu bleu bleu sans nuages et qu'il y a un petit vent annonciateur de changement, je me suis dit: "tiens, pourquoi ne pas nettoyer nos terrasses?" J'avoue avoir hésité: d'un côté (comme tout dans cette maison) leur bordel et leur crasse me hérissaient au plus au point (oui je me sens très Erinaceus depuis mon retour), de l'autre c'est comme les voitures - on les brique, on les bichonne et paf! il pleut.
D'ailleurs ça me fait penser qu'il faudrait que j'aille passer mon AU (Abgas Untersuchung: mesure du taux de pollution des gaz d'échappement, lorsqu'ils branchent une autre voiture et autorisent néanmoins ma p'tite chérie de vingt-trois ans à circuler -même si *théoriquement* je n'ai pas le droit de circuler en ville à cause de leurs maudites plaquettes environnementales. Mais bon puisque l'artère principale est en travaux à durée illimitée (ils commencent dix chantiers en même temps alors forcément) tous les conducteurs doivent faire de méga détours au long du pompeux Altstadt City-Ring. Mais je reviendrai sur la politique démago de notre Oberbürgermeister.).
Ah et puis, mon entretien annuel aussi -mais non sans avoir dérouillé ma Polo avant, sinon elle fait dalmatien.
Ah et aussi cette histoire de pneu, heureusement qu'Adam a une pompe à pied, non mais 0.9 qu'est-ce que c'est comme pression ça??! Oui je sais bien, j'ai un trou de clou, ce sont probablement les voisins énervés par le fait que je montais *un peu* sur l'herbe pour attendre ma place de parking qui l'ont jeté sous mes roues ; j'en suis sûre - c'est la deuxième fois en euh quelques années. Alors que faire? Racheter une paire de pneus? Ou faire une réparation de fortune? Pff en plus mes pneus sont trop gros, voilà pourquoi je fais du 170 km/h sur autoroute sans même vibrer, c'est malin, mon kilométrage est fantaisiste :/ ...
A propos en parlant des voisins, ne voilà-t-y pas qu'on m'interpella. "Adaaaam?" (ah non c'est pas moi tiens. Je fais la morte. De toutes façons j'ai encore fait quelque chose de mal). "Syyyyyyylh?" (ah verdammnt! repérée). Non parce que j'arrose mes plantes paresseusement, en abandonnant lâchement le tuyau au milieu des plate-bandes, et que ô malheur! au bout d'une demie-heure ça a commencé à couler sur le gazon anglais de la parcelle voisine.
Je vois bien qu'elle n'a pas été convaincue par mon désir sincère d'arroser les parterres de mauvaises herbes... Oui mais (lui ai-je fait véhemment remarquer), regardez! Au milieu il y a des roses trémières et des fleurs rouges et des fleurs blanches et des blanches délicates et des lotiers!!!
...Mmh..? Oui non bon, soit.
Alors j'ai juste déplacé le tuyau vers mes rosiers. Quand je suis lancée, je suis lancée.
Oui oui, j'en viens au fait, la terrasse disais-je. D'abord celle en dalles de pierre envahie de trucs qui poussent entre les interstices, mais comme je suis mesquine je n'en ai fait que la moitié. Histoire de montrer à mes colocs comment ce serait so was von GEIL [tellement EXCITANT] et beaucoup plus agréable à vivre si l'un d'eux voulait bien se bouger un peu le cul aussi, merci. (oups).
Et n'écoutant que mon courage (quand je suis lancée, je suis lancée - le problème réside toujours dans le lancement), je m'attaquai à la terrasse dallée, luttant avec le tuyau d'arrosage qui est trop fin donc toutes les trois minutes pouf! le joint cède, et mon balai brosse et moi-même, pleins d'ardeur, travaillâmes de concert et foutîmes à la raison cette surface obtuse.
Nordet - Le trente-et-un du mois d'août (chant de marin traditionnel)
Par fidélité à la chanson, buvonzuncoup buvonzendeux, je décidai de m'octroyer une p'tite binouze bien méritée -une de celles du père d'Adam qui, non content d'exploiter son vignoble, s'est lancé dans la brasserie, le schnaps et le whisky. Bon. Bon bon. Mmh les bouteilles à capsule sont marron (normal - des études ont prouvé que la bière se conservait au mieux dans des bouteilles marron), impossible de savoir quelle sorte de breuvage se trouve là-dedans, est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
A priori c'était -c'est- un genre de Hefe, une bière à dépôt de levure comme la Schneider Weizen, un peu plus ambrée. Toujours est-il que, mon butin en mains, les yeux brillant déjà de ce nectar qui embuerait les parois du verre, je pris mon souffle... Plop? Non, pas plop! POC! Et une pression garçon; une!
...et que fait-on lorsque la bière s'échappe en geyser, mmh? Et bien on approche les lèvres du goulot, et slurp, parce que comme disent les souabes: nix vorkomma lassa. Sauf que c'est moins drôle avec les bouteilles d'un litre.
Mais tout est bien qui finit bien, mon multitasking allié à ma dextérité hors du commun m'ont permis de me saisir de divers récipients (outre ma gorge) et ainsi de limiter la perte de cette récompense à l'idée de laquelle je m'étais tant réjouie par avance.
Pour conclure et ainsi attester que j'ai de la suite dans les idées je serai brève: non, la bière artisanale de Wurmlingen n'est pas une bière de garde.
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