Sunday, January 14, 2007

De l'apprivoisement

Autant Lyon, restreinte géographiquement, dont l'esprit par là-même appréhende relativement aisément les lignes et les axes, se laisse parcourir à vélo, autant Paris, de par la complexité des interactions de ses multiples acteurs urbains, privilégie pleinement le roller.
Notre-Dame janvier 2007   

Après les heures passées dans un petit village aux confins des forêts germaniques, il faut se réapproprier la ville. Où rêver de plus de fluidité que patins aux pieds? Je glisse, je vole, tantôt partageant les trottoirs avec les passsants, les poussettes, les chiens et les badauds papillonnant aux soldes, tantôt me glissant au hasard de l'abaissement d'une sortie de garage, sur la voie chasse-gardée des véhicules à moteur. Equilibre à retrouver... Equilibre de mes muscles, équilibre des trajectoires, le coup d'oeil en arrière, en avant, à droite, partout, à cinq, dix mètres, estimant la couleur des feux et les foules qui s'agglutinent, les embardées et les arrêts-portable.


Liberté grisante de celui qui choisit son art...
Et je suis de retour dans la capitale. Tiraillement presque douloureux, mais "le réveillon à Lyon" sembla soudain avoir pris fin. J'y ai flâné, vu mes girafes, tirés de belles vieilles photos en noir et blanc, fait du ski le seul week-end blanc depuis le début de la saison, sympathisé, bien mangé, bien reposé... Le glas du départ avait sonné, alors hop hop, un coup de carstops et je rencontrais mon chauffeur trois heures plus tard sur le parking d'un décathlon de banlieue.
Et Paris me happa! Frénésie délirante du temps qui semble venu, je grimace aux embouteillages, confinée dans cet habitacle étranger. Il ne m'aura fallu, roller aux pieds, que parcourir ces mêmes rues, l'oeil rivé au plan de métro, Bastille, Nation, Rivoli, Saint-Louis, Place d'It', tant de sons familiers et pourtant à réapprivoiser.

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