D'un souffle
J’aime ces brumes d’été.
La moiteur des fins d’après-midi exacerbait depuis plusieurs jours ce sentiment d’expectation haletante pesant sur hommes et bêtes. La végétation, ayant poussé trop vite aprÈs un printemps congru, hurlait sa foisonnance assoiffée vers les cieux qui ne se décidaient pas à crever.
Et la tempête s’en vint.
Le même schéma, toujours.
Dans un silence surréaliste, les oiseuax lancent leurs dernières trilles alarmées, étonnament claires dans la chaleur vibrante qui monte des jardins. Et le souffle du vent, soudain, effleure comme d’une caresse les cîmes des arbres, dont le bruissement emplit alors tout l’espace.
Au milieu des éclairs déchirant la masse de nuages noirs accourus de tous les azimuths, les premières gouttes sont un ravissement délicieux à tous les êtres qui acceuillent avec reconnaissance la promesse d’un rafraîchissement tant attendu. Puis la mâne se mue en trombes faisant fumer la terre d’où s’échappent des voklutes impalpables, éclatant les fraises trop mûres, rebondissant avec fureur sur les vitres des velux, sur les dalles bétonnées de la terrasse, exhalant l’odeur de bitume montant des rues détrempées. La grêle s’en mêle, cerises translucides issues des plus hautes sphères, cristaux figés en un instant dans leur gangue de glace.
L’abandon exalté, visage levé et corps offert à l’orage, n’est plus de mise. Les chevaux dans les champs tentent misérablement de s’abriter à la bordure des haies. C’est avec un ravissement mêlé cependant d’une crainte supersticieuse, celle-là même des premiers hommes devant les caprices de la Nature toute-puissante, que j’observe la fureur des éléments déchaînés. Ils dsont bien jolis, tous ces roulements sourds, ces grondements qui éclatent inopinément, les langues de feu environnantes, mais les rosiers aux délicats pétales n’en demandaient pas tant!
…et le mauvais temps s’en fut, parti vers d’autres lieux, descendant dans sa rage encore inassouvie vers le sud, au long des maints cours d’eau arrosant la région.
L’on apprit aux informations, le lendemain, que dans notre Vallée de la Mort locale, la Killertal, on déplora trois noyades, des ponts écroûlés, des voitures s’étant subitement découvert un talent -non encore maîtrisé- pour la natation.
1 Comments:
In Berlin il fait beau aussi. Et chaud. On s'en fout, on est d'accord. C'était juste pour envoyer un Lebenszeichen :-)
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